jeudi 26 avril 2012

Tatiana de Rosnay, Rose

Rose de Tatiana de Rosnay 13/05/2012

Résumé
Paris, sous le Second Empire. Des centaines de maisons sont rasées et des quartiers réduits en cendres. Alors que le vieux Paris s'effondre sous les ambitions du baron Haussmann, de nombreux Parisiens protestent sans parvenir à infléchir les ordres d'expropriation. Dans sa maison de la rue Childebert, à l'ombre de l'église Saint-Germain-des-Prés, Rose Bazelet mène une vie paisible, rythmée par la lecture du Petit Journal, les visites à Alexandrine, sa locataire et amie fleuriste du rez-de-chaussée, les soins de Germaine et Mariette ses domestiques dévouées. Jusqu'au jour où elle reçoit une lettre de la préfecture, la sentence tombe : le tracé du boulevard St Germain passe par chez elle, rue Childebert. Liée par une promesse faite à son défunt mari, Armand, Rose ne peut envisager de quitter la demeure familiale. Déterminée à résister jusqu'à son dernier souffle, elle confie à Armand, son amour disparu, son combat quotidien. De lettres en lettres, elle replonge dans son passé et dévoile peu à peu un secret qu'elle a gardé pendant plus de trente ans. Dans ce roman épistolaire, Tatiana de Rosnay nous entraîne au coeur d'un monde où les petits métiers, herboriste, relieur, chiffonnier fleurissaient, et dont il ne reste que les vestiges. Tandis qu'une page de l'Histoire se tourne, Rose devient le témoin d'une époque et raconte le traumatisme suscité par ces grands travaux d'embellissement. Entre introspection et rédemption, ces lettres rendent hommage au combat d'une femme seule contre tous. Dans cette ode à la capitale, les maisons regorgent de secrets et les murs sont imprégnés de souvenirs.

Ma critique
Tout d'abord, je voudrais remercier les éditions Le livre de Poche ainsi que Karine, l'administratrice du forum pour m'avoir permis de réaliser ce premier partenariat avec un ouvrage aussi captivant.

L'héroine de l'histoire, Rose, est un personnage qui m'a fortement attendrie. Que d'épreuves et de situations difficiles auxquelles elle a du faire face; le décès de son conjoint, celui de sa belle-mère avec qui elle avait une relation particulière, celui de son fils Baptiste et finalement, la maison familiale qui est en cours de destruction à la fin du roman. J'ai versé quelques larmes au cours de l'histoire quant aux divers passages démontrant l'acharnement avec lequel Rose se bat pour conserver sa propriété dans laquelle plusieurs générations de Bazelet ont vécu. La lutte est émouvante, mais d'un même coup, pourquoi une vieille dame de cet âge ne cherche-t-elle pas plutôt un endroit à l'abri du mouvement des ouvriers pour vieillir sans inquiétude? C'est parce que Mme Rose est attachée aux souvenirs qui sont reliés à sa maison et je crois que cela représente bien la réalité des personnes âgées d'aujourd'hui. Bien que se sentant seule dans sa maison, elle avait à ses côtés la fleuriste ainsi que Gilbert qui venaient lui rendre visite. Deux personnages qui ont tenu à prendre soin de Mme Rose. La fleuriste, pour son bien, tentait de la persuader de quitter sa maison alors que le chiffonnier, quant à lui, ayant vécu de durs moments, respecte sa décision. Des personnalités différentes avec des approches différentes à l'égard de Mme Rose, mais cette dernière ressentait moins le vide laissé par son conjoint en leur compagnie.

Ce sont les allez-retour entre les événements passés du temps ou Armand, son conjoint, était vivant et sa vie d'aujourd'hui qui font en sorte qu'on comprend les réactions et les décisions prises par Mme Rose. La présence de lettres authentiques rédigées par ses proches font en sorte de mieux saisir le cours des événements et de révéler la place que ces personnes occupaient dans sa vie. La tactique qu'a pris l'auteure pour rendre mystérieux un secret conservé par Rose de la première page jusqu'à la fin ou il est divulgué permet de maintenir l'attention du lecteur sur les moindres détails. Le secret finalement m'a surprise, mais ce n'était pas vraiment ce à quoi je m'étais attendue. Je m'étais plutôt attendue à une erreur commise par son conjoint du temps de son vivant...

Finalement, le style épistolaire permet  d'investir directement le lecteur à travers les émotions des personnages. Il donne une touche personnelle à une histoire basée sur des confidences et des secrets de famille. Il n'y a pas meilleur choix que ce style pour transmettre des faits d'une aussi grande sensibilité sur la vie de famille.

Un style d'écriture accessible, une histoire qui éveille la sensibilité et bouleversera les coeurs.

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